François Augiéras,
Domme ou l'essai d'occupation, (1970) aux éditions du Rocher en version intégrale, établie et préfacée par Jean Chalon, 1990.
"Par curiosité je me suis mêlé à la petite foule qui s'agglutine sans joie autour du bûcher. Le plus triste à voir, à entendre, ce sont les essais de gaîté ; des drilles, qui se veulent joyeux, lancent de sottes plaisanteries qui ne rencontrent aucun écho ; des rustres, qui ont à défendre une solide réputation de boute-en-train, datant des années trente, n'ont pas meilleur succès. On a l'impression que ces pauvres gens s'efforcent vainement de se souvenir du temps où les feux du solstice d'été chantaient les noces de la terre et des astres, le retour des morts et les futures naissances, le souvenir des Dieux !" (p. 103)
"Les Humains ignorent tout des amours de l'Univers avec lui-même." (p. 146)
" La tête sous l'édredon, à cette heure-ci de la nuit, volets bien clos, ils enfantent sur le ventre chaud de leurs femmes, dans un demi-sommeil, des êtres aussi bornés qu'eux-mêmes." (p. 147).
François Augiéras, mort à l'hospice en 1971, ne parvint pas à faire publier ce livre.
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